Les premiers mouvements semblaient cependant surtout concerner du matériel. Le repli des troupes elles-mêmes vers les positions d’origine de la rébellion, dans la région de Rutshuru, ne devait débuter que jeudi, a expliqué le chef militaire du M23, Sultani Makenga.
Mercredi, des habitants ont dit avoir vu plusieurs dizaines de camions civils de l’administration locale, réquisitionnés par les rebelles, quitter Goma avec des vivres et des munitions.
« Des gens nous disent que le nombre de militaires [du M23] dans la ville est en train de diminuer », a déclaré le maire de Goma, capitale de la riche province minière du Nord-Kivu, Naason Kabuya Ndoole.
Manodje Mounoubai, porte-parole de la Mission de l’ONU dans le pays (MONUSCO), a précisé : « On a vu des mouvements du M23 dans les deux sens : des véhicules sont partis vers le Nord, en direction de Kibumba, avec 124 personnes ; mais on a vu aussi des véhicules arriver à Goma avec 129 personnes. Est-ce qu’il s’agit de regroupements avant de ressortir ? On ne sait pas », a-t-il ajouté.
L’accord
Selon un accord conclu samedi à Kampala, la rébellion doit se retirer à au moins 20 kilomètres au nord de Goma. Les chefs d’état-major des armées des pays de la région sont attendus vendredi à Goma pour s’assurer de ce retrait.
Le nombre des rebelles au Nord-Kivu est estimé à environ 1500, selon une source militaire occidentale.
Mercredi, leur chef militaire a précisé que ses troupes devaient de se regrouper dans la journée en deux lieux de rassemblement. À partir de jeudi matin seulement, « ils vont commencer à progresser vers Sake puis Goma pour continuer vers nos positions initiales », a-t-il dit.
Le chef politique du M23, Jean-Marie Runiga, a de son côté déclaré sur Radio France Internationale (RFI) qu’il n’y avait aucun problème pour le retrait militaire des rebelles. Mais il s’est dit opposé au retour de l’armée à Goma et a évoqué une participation du M23 à « l’administration » de la ville.
Les soldats du M23 sont d’ex-rebelles en majorité tutsis congolais intégrés dans l’armée de la RDC en 2009 après la signature d’accords de paix. Accusés par Kinshasa et l’ONU d’être soutenus par Kigali et Kampala, ce que les deux capitales démentent, ils se sont mutinés en avril dernier, en reprochant à Kinshasa de ne pas avoir respecté les accords. L’enjeu est notamment pour eux de pouvoir rester dans leur région du Kivu.