L'ancien président Jacques Chirac et Valérie Trierweiler, ambassadrice de la Fondation Danielle Mitterrand, ont appelé mardi l'ONU à "remplir son mandat" en République démocratique du Congo (RDC), dans une tribune publiée dans le journal "Le Monde".
"Connaissez-vous le Kivu ? Un drame s'y joue. [...] Avec déjà des millions de morts et d'autres millions de vies dévastées." C’est par ces mots que l’ancien président Jacques Chirac et Valérie Trierweiler, ambassadrice de la Fondation Danielle Mitterrand, ont décidé d’interpeller l’ONU sur le sort de la République démocratique du Congo (RDC), dans une tribune publiée le 25 décembre dans le journal "Le Monde".
"Un drame que la communauté internationale pourrait arrêter. À l'instant", poursuivent-ils dans ce texte dont sont également auteurs l'ancien président sénégalais Abdou Diouf, la ministre de la Francophonie Yamina Benguigui et l'ancien boxeur Mohamed Ali. "Il lui suffirait de donner l'ordre aux 17 000 soldats [en mission pour l'ONU, ndlr] de faire leur métier et de remplir leur mandat", écrivent-ils.
Un "nouveau degré" dans "l'horreur"
"Faute d'application réelle de leur mandat pour intervenir", les 17 000 soldats de la Mission de l'ONU pour la stabilisation en RDC (Monusco) "regardent et constatent". Ils "attendent une résolution du Conseil de sécurité qui leur permettrait d'agir. L'horreur, ces derniers jours, a franchi un nouveau degré. Des escadrons, dont le groupe baptisé M23, font des incursions à Goma et sèment la terreur dans sa périphérie", déplorent les auteurs. "Ils ravagent et ils tuent. Et ils violent. Ils violent par centaines de milliers les femmes et les enfants pour terroriser la population."
Située dans l'est de la RDC, la région du Kivu reste en proie à des troubles depuis que la rébellion Mouvement du 23-Mars (M23) s'est officiellement retirée de Goma le 1er décembre, après onze jours d'occupation. Les rebelles avaient accepté ce retrait en échange de l'ouverture de négociations de paix, qui ont été suspendues jusqu'à début janvier, sans aucune avancée jusqu'ici.
La Monusco en alerte
Le chef des opérations de maintien de la paix de l'ONU, Hervé Ladsou,s avait affirmé le 19 décembre que la Monusco était en alerte et que des renforts seraient envoyés si nécessaires.
Le M23 est essentiellement formé d'ex-rebelles qui, après avoir été intégrés en 2009 dans l'armée congolaise, se sont mutinés en avril dernier et combattent depuis l'armée régulière dans la région du Kivu. Deux pays voisins, le Rwanda et l'Ouganda, sont accusés par l'ONU de soutenir les rebelles, ce qu'ils démentent.
Outre ses auteurs, une quinzaine de personnalités ont signé la tribune publiée dans "Le Monde", dont l'ancien ambassadeur de France Stéphane Hessel, le réalisateur américain Jonathan Demme ou encore la Libérienne Leymah Gbowee, prix Nobel de la paix 2011.