« Nous unir davantage ». C’est par ces mots que Joseph Kabila a invité lundi 1er janvier la classe politique à la cohésion nationale. Un appel que le président congolais a voulu aussi solennel que celui lancé le 15 décembre, lors de son discours sur l’état de la Nation.
Cette fois cependant, le chef de l’Etat est allé encore plus loin en réclamant une concertation nationale et « sans condition ». Une exigence, selon lui, devant la menace que fait peser la rébellion du M23 sur l’est du territoire. L’appel du président revêt toute son importance, à deux jours de la reprise des négociations à Kampala entre Kinshasa et le M23.
Dialogue inclusif
Mais à l’UDPS, on déclare ignorer l’appel du président Joseph Kabila en faveur de la cohésion nationale pour faire face à la guerre de l’Est. « Nous ne sommes pas concernés par l’appel de monsieur Kabila, c’est une distraction. » Le ton est ferme dans l’entourage de l’opposant historique Etienne Tshisekedi. Pour l’opposition qui siège au Parlement, les contours du cadre de concertations et d’échanges, évoqués par le chef de l’Etat dans son message de vœux, sont encore flous.
Les membres de cette opposition institutionnelle rappellent alors leurs exigences depuis le premier appel à la cohésion nationale, appel lancé il y a plus ou moins deux semaines par le président devant les deux chambres du Parlement : un dialogue inclusif avec un facilitateur international pour parler de tout ce qui divise les Congolais.
Cela permettrait, dit-on dans les rangs de l’opposition, de parvenir à une véritable réconciliation et à des solutions durables. Ce dialogue inclusif est un préalable à toute nouvelle discussion depuis les résultats de la dernière présidentielle. Cette élection controversée qui a porté Joseph Kabila au pouvoir reste, en effet, toujours contestée par une grande partie de la classe politique congolaise.