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Titre du blog : CONGO- INFO FLASH - EXPRESS
Auteur : DIVANGUES
Date de création : 07-10-2008
 
posté le 12-02-2013 à 19:19:11

ARRESTATION A UVIRA DE LEADER DU MOUVEMENT POLITICO-MILITAIRE.

 

 

      



           

Gustave Bagayamukwe Tadji, président du tout nouveau mouvement politico-militaire UFRC (Union des forces révolutionnaires du Congo) a été interpellé, samedi 9 février, dans la soirée, à Uvira, par des agents de l’Agence nationale de renseignements (ANR), la police politique de «Joseph Kabila». «Bagus», comme l’appellent ses proches, aurait été aussitôt convoyé à Kinshasa à bord d’un avion de la Présidence de la République. Des témoins assurent avoir reconnu le patron de l’ANR, Kalev Mutond «venu, en personne, prendre livraison du colis».

Trahison. C’est le mot qui revient sans cesse. Qui a trahi qui? «Bagus a été trahi par des chasseurs de prime». C’est la déclaration faite, dimanche 10 février, à la rédaction de Congo Indépendant par des sympathisants de l’UFRC qui ont requis l’anonymat. «Gustave Bagayamukwe a été transféré à Kinshasa à bord d’un jet de la Présidence de la République. Le convoyeur n’est autre que le patron de l’ANR, Kalev Mutond», ajoute l’un d’eux. Se fondant sur des informations en sa possession, notre interlocuteur croit savoir que le président de l’UFRC «a été conduit à la ferme présidentielle de Kingakati». Très remonté, l’homme de tempêter : «Gustave Bagayamukwe a certes lancé un mouvement rebelle. Jusqu’ici, il n’a tué personne. Pendant ce temps, Joseph Kabila se trouve en pleine négociation à Kampala avec les rebelles du M23. Il cherche un compromis avec ceux qui ont les mains ensanglantés». Et de prévenir : «Joseph Kabila doit savoir que nous le tiendrons responsable de tout ce qui pourrait arriver au président Bagayamukwe».

«Renverser Joseph Kabila»

Gustave Bagayamukwe Tadji, alias «Bagus», est très peu connu dans le microcosme politico-militaire congolais. Selon certaines informations, l’homme est un ancien fonctionnaire à la Banque du Zaïre (Banque centrale du Congo). Il y a travaillé durant une vingtaine d’années à Kinshasa avant de se retirer à Bukavu. Au chef-lieu de la Province du Sud Kivu, «Bagus», animait une coopérative qui accordait, semble-t-il, des «aides» à la population précarisée.

« Bagus » - qui est une contraction de Bagayamukwe Gustave - a créé récemment l’événement en annonçant, à partir de son Sud Kivu natal, la naissance d’un mouvement politico-militaire dénommé l’«Union des Forces Révolutionnaires du Congo» (UFRC). Il s’agit d’une «coalition de groupes armés» dont l’objectif est - excusez du peu - le renversement de « Joseph Kabila ». Qui n’en rêve pas dans ce Congo démocratique politiquement bloqué? Ancien rebelle, "Joseph" a sans doute apprécié modérément le défi lui lancé.

Dans une note d’information adressée aux principales institutions du pays, en date du 25 janvier dernier, l’UFRC prend la posture d’un justicier en menaçant l’actuel locataire du Palais de la nation de poursuites judiciaires pour «haute trahison». Afin que la terre entière ne l’ignore, une copie de cette correspondance a été destinée au secrétaire général des Nations unis Ban Ki-Moon. Excès de confiance ou naïveté ?

Articulant ses griefs, le président de l’UFRC d’accuser « Joseph » d’avoir été
«mal réélu» lors de l’élection présidentielle du 28 novembre 2011. Aussi, exige-t-il de nouvelles consultations politiques devant aboutir à «l’instauration rapide d’un ordre politique nouveau», capable de soulager la misère du peuple congolais «et placer les fondements d’une vraie république et d’une démocratie véritablement participative dans ce pays». Sans oublier «la création d’organes nationaux de la transition» et le lancement «de la réforme du système de défense et sécurité à partir de la province du Sud-Kivu». Tout un programme. Quid des moyens? Mystère!

«Les nerfs à vif»

A en croire le ministre de l’Intérieur, le PPRD Richard Muyej, le pouvoir kabiliste ferait face à une multitude de complots. Les "conjurés" seraient au nombre de
«800». « Joseph Kabila » qui vit désormais dans une sorte de «citadelle assiégée», a lancé ses «petits soldats» dans l’arène. Dans une déclaration faite vendredi 8 février à Kinshasa, l’inénarrable Lambert Mende Omalanga, porte-parole du gouvernement, a estimé que l’UFRC, dans sa configuration actuelle, «n’est pas encore une menace pour la stabilité» de la Province du Sud Kivu. Il tient pour preuve le fait, selon lui, que «jusqu’à ce matin (8 février), le gouverneur du Sud-Kivu (Marcellin Chishambo) et d’autres représentants de la province» n’étaient pas au courant de l’existence de cette nouvelle rébellion. «Il y a une personne qui dit qu’elle est à la tête de ce mouvement, mais il n’a pris un seul mettre carré du territoire congolais», a-t-il souligné.

Des observateurs sont unanimes à reconnaître qu’il règne une atmosphère "assez bizarre dans la capitale congolaise. «Il règne à Kinshasa une ambiance de fin de régime, commente un analyste. Joseph Kabila bat tous les records d’impopularité dans les couches populaires. Son régime ne tient que par la terreur. Le climat politique actuel présente pas mal de similitudes avec l’atmosphère qui prévalait en janvier 2001 à la veille de la mort de Mzee. Le pouvoir d’alors faisait face à une multitude de complots. Le pays a besoin d’uhe délivrance. On ne peut que comprendre que le raïs et les super faucons de son entourage aient les nerfs à vif. Ils sont sur le qui vive ne sachant pas d’où viendra le coup fatal…»

Baudouin Amba Wetshi
© Congoindépendant