Gustave Bagayamukwe Tadji, président du tout nouveau mouvement politico-militaire UFRC (Union des forces révolutionnaires du Congo) a été interpellé, samedi 9 février, dans la soirée, à Uvira, par des agents de l’Agence nationale de renseignements (ANR), la police politique de «Joseph Kabila». «Bagus», comme l’appellent ses proches, aurait été aussitôt convoyé à Kinshasa à bord d’un avion de la Présidence de la République. Des témoins assurent avoir reconnu le patron de l’ANR, Kalev Mutond «venu, en personne, prendre livraison du colis». Trahison. C’est le mot qui revient sans cesse. Qui a trahi qui? «Bagus a été trahi par des chasseurs de prime». C’est la déclaration faite, dimanche 10 février, à la rédaction de Congo Indépendant par des sympathisants de l’UFRC qui ont requis l’anonymat. «Gustave Bagayamukwe a été transféré à Kinshasa à bord d’un jet de la Présidence de la République. Le convoyeur n’est autre que le patron de l’ANR, Kalev Mutond», ajoute l’un d’eux. Se fondant sur des informations en sa possession, notre interlocuteur croit savoir que le président de l’UFRC «a été conduit à la ferme présidentielle de Kingakati». Très remonté, l’homme de tempêter : «Gustave Bagayamukwe a certes lancé un mouvement rebelle. Jusqu’ici, il n’a tué personne. Pendant ce temps, Joseph Kabila se trouve en pleine négociation à Kampala avec les rebelles du M23. Il cherche un compromis avec ceux qui ont les mains ensanglantés». Et de prévenir : «Joseph Kabila doit savoir que nous le tiendrons responsable de tout ce qui pourrait arriver au président Bagayamukwe». Baudouin Amba Wetshi |