Cet incident s’est vérifié dans un contexte de recrudescence des tensions dans les vastes provinces de l’Est congolais – le Sud-Kivu et le Nord-Kivu – à l’approche du déploiement sur place de 3000 soldats d’Afrique du Sud, Malawi et Tanzanie qui formeront une brigade d’intervention dans le cadre de la Monusco. Par un vote unanime, advenu en mars dernier, le Conseil de sécurité de l’Onu a donné son feu vert à l’envoi de troupes africaines dans cette instable région congolaise, située à la frontière du Rwanda et de l’Ouganda, qui auront l’autorisation de mener des opérations offensives ciblées contre les innombrables groupes armés qui y opèrent depuis des décennies. Parmi eux figure notamment le Mouvement du 23 Mars (M23), fondé il y a un an, qui s’oppose fermement au déploiement de la dite brigade de l’Onu. Les commandants de la rébellion ont déjà transmis des lettres de menace aux trois pays mobilisés dans la formation du contingent et ont entrepris sur le terrain une campagne destinée à inciter la population riveraine à s’opposer aux casques bleus et aux soldats africains, tel que l’a rapporté Radio Okapi.
Mardi, à l’issue de sa visite au Congo, l’envoyée spéciale des Nations Unies pour la région des Grands Lacs, Mary Robinson, a déclaré que la future brigade devrait davantage agir de manière “préventive” plutôt que d’effectuer des opérations militaires stratégiques. L’ancienne présidente d’Irlande a précisé que la création de la brigade aspirait à minimiser les éventuelles répercussions négatives causées par les opérations militaires et les combats contre les groupes armés présents sur le terrain, en tenant compte des craintes exprimées par les agents humanitaires et les gouvernements du Rwanda, de l’Ouganda et du Burundi. À Kinshasa et à Goma, Mme Robinson a relevé un accueil “positif et enthousiaste” de la population à l’égard de la brigade, tout en rappelant que la crise dans l’Est ne pourrait être résolue que par une solution globale.
(VV/CN)