« Et moi je souhaite d'ailleurs qu'ils ne le fassent pas. A force d'incorporer des indisciplinés, on incorpore l'indiscipline », a-t-il insisté, en rapport avec la réintégration – devenue une coutume – des mutins au sein des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) à l’issue de négociations à répétition.
« Je crois qu'en matière d'impunité et de réintégration, il y a des limites, une ligne rouge à ne pas franchir. J'ai le sentiment – après, on peut toujours discuter à la marge - que le maximum a été fait » par le gouvernement congolais, a souligné le chef de la diplomatie belge dans un point de presse.
Il a aussi déclaré, au sortir de son entretien avec le chef de l’Etat congolais d'environ une heure et demie, qu’il a « senti une volonté d'agir » de la part du président Joseph Kabila « déterminé à agir contre les groupes armés qui déstabilisent l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), M23 en tête ».
« M. Kabila est très conscient, comme le gouvernement, de la nécessité d'être beaucoup plus présent sur la scène régionale et internationale pour défendre les positions de la République démocratique du Congo (RDC), en proie à une instabilité chronique dans l'Est depuis des décennies », a-t-il indiqué par ailleurs.
S’agissant de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la Région signé le 24 février 2013 par 11 pays africains, Didier Reynders a souhaité que « tous les pays, les 11, participent de manière positive à la mise en œuvre des accords d'Addis ».
« Et donc, c'est clair qu'on a besoin de voir - en Ouganda, au Rwanda - une volonté de participer à la solution, et ne pas être accusés de participer au problème », a-t-il recommandé.
Revendications militaires du M23
Aux pourparlers engagés depuis le 9 décembre 2012 à Kampala (Ouganda) avec le gouvernement de la RD Congo, la rébellion du M23 exige « la réforme de l'Armée nationale, la reconnaissance formelle des grades actualisés des militaires du M23 et la prise en charge par le Gouvernement de l'actif et du passif comptable du M23 ».
« A cet effet, un mécanisme de fidélisation des troupes de l'Armée révolutionnaire congolaise, ARC en sigle, dans le processus d'intégration au sein de l'Armée nationale devra être mis en place », a-t-elle soutenu.
A ce propos, le vice-Premier ministre belge Didier Reynders « pense que l'autorité congolaise est allée au-delà de ce qui est possible ».
« A force d'incorporer des indisciplinés on incorpore l'indiscipline », a-t-il averti mercredi 14 août avant de quitter Kinshasa.